à Véronique et sa famille
Accompagnement de Thérèse
A sa dernière demeure
Grand-mère tendre
Un cœur brisé
Sur la main
Aux lézardes fécondes
Femme de bien
Sans autres biens
Que sa modeste maison
Coincée entre les vieux murs
de Saint-Gohard
Et la haute tour Saint- Martin
Un couple d’hirondelles affolées
Tournoient dans le chœur et la nef
En lançant des appels stridents et brefs
Etouffés par les longues fièvres de l’orgue
L’emportement incertain des voix
Baumes plaintifs et redondants
Dieu est obscur dieu est détresse
Elles se cognent au vitrail aveugle
Et se posent enfin côte à côte
Boxeurs poids plume sonnés
Oiseaux migrateurs
Chétifs êtres nomades
Cherchant en vain
Le passage
Au plein air
A corps et à cris
Le passeur aujourd’hui
Est travesti en croque-mort.
Le chapelain chaleureux
Tête noire plumage blanc
Connait le ban et l’exil
Sait les affres des flots
Il laissera la porte frontière
Grande ouverte
Leur laissera le temps de la franchir
Dieu est lumière du jour
Le couple d’hirondelles
Sur leurs ailes de soie
Accompagnera
Thérèse petite mère
Jusqu’à l’infini bleu du ciel
Elle rejoindra son Gérard
Dans un beau carrosse
De nuages.