Fraîcheur
Dans la douce fraicheur du petit matin
Il est sept heures
Dans son sillage tourbillonnant
Elle a sept ans
Je puise source lumineuse
La transparence la légèreté
Et l’humour de l’enfance
Certains diront choses banales
Essentielles récréations
Vitales
Leela tout un poème
Me demande, la tête en l’air :
- Papy, tu peux m’envoyer deux feuilles !
- Par la voie aérienne ? tu les veux volantes ?
- Comme le cerf…
Du haut de la balustrade, je lui envoie
Ses deux aéroplanes
Blanches fleurs de lys
Elle y inscrira ses gracieuses empreintes
Ses courbes, ses déliés, ses arabesques.
Une fleur se pose à ses pieds
L’autre rebelle impondérable
Se faufile file entre les marches
Emprunte des détours
Elle rit de ce cerf fou…volant
Elle fait des gestes serpentins
Comme pour attraper le pompon des foires
Elle possède toutes les ardeurs
Universelles intemporelles
De son jeune âge :
Virevolter chanter dessiner lire
Danser rire écrire
Rayonner…
Et je regarde captivé
Ce paradis d’enfance
Qui peut être aussi d’épines
Je savoure
Ces effluves de bien-être
Ces ondes d’optimisme
Ces enchantements
Grave et léger je suis
Désenchanté parfois
Mais dans le fumier du monde
--Et de notre jardin--
(comme je l’ai écrit)
Naissent et fleurissent la rose
L’œillet et le jasmin.
Alors la vie
Vaut la peine
Et surtout l’enchantement
L’allégresse
D’être vécue.
Marc