Journal des jungles : mineurs en exil (extraits page centrale)

Soudan

Dans son pays

Soudan oh Soudan

Ahmed est comptable

Oh il n’est pas comptable

Des guerres intestines

De la misère 

Du désert qui avance

D’autres le sont

Guerriers

Affameurs

Politiciens

Mains dans la main

Crachant le feu

Et le venin

Y aura-t-il un jour un tribunal ?

« Oh je rêve

Que Soudan, mon pays, soudain se soulève

Oh oh rêver c’est déjà ça… »

Aujourd’hui devant une caméra

Qui a fait le chemin –tortueux-

Au fond de la jungle

Il brave le danger l’interdit

Il parle haut et fort

A qui veut l’entendre

A ceux qui ne veulent pas

Cloîtrés dans leur certitude

« We are men, just men

Like you…

Méritons-nous d’être traités

Comme des bêtes ? »

Et il nous parle de ce monde

De tous ces gouvernants haïssables

Du pillage

De l’indifférence

De la terreur

Ahmed parle en anglais

Langue des finances

Du business des empires

Et de Dickens aussi

Il est droit et fier

Dans ses godasses qui baillent

Il  témoigne sans détour

De la dignité

A ceux qui l’ont perdue

A pourchasser

Le réfugié

L’homme qui simplement

Les mains tendues

Cherche un refuge

Contre la haine.