"Les paroles sont des caresses bienfaisantes"
A Gérard
A mon père
"les paroles sont des caresses bienfaisantes"
Des gouttes douces cristallines
Perlent le long de mes joues
Pourquoi les refreiner
Elles ne sont pas honteuses
Oh je ne fonds pas en larmes
Pour des paroles d’évangile
Redondantes impersonnelles
Réchauffées depuis quelque deux mille ans
Je fonds pour des paroles d’homme
Qui s’écoulent au tréfonds de moi
Comme un baume de vie
D’où vient-il de quelle brousse
On ne comprend pas ce qu’il dit
Marmonnent les fidèles
De la première heure
Et l’Infidèle
Quelle mauvaise pensée l’effleure
Retour de goupillon
Pour les mécréants les sauvages de France ?
Mais non
Mes oreilles impies
Vaisseaux écarquillés
Reçoivent la musique des mots
Comme des caresses apaisantes
Cet homme grave n’est pas un prêcheur
Il dit la peine
Il chante la douleur
La perte d’un homme simple
Enjoué généreux
Qui savait parler aux enfants
Promeneur infatigable
Dans les rues d’Arnèke
Un conteur africain nous parle
Dans une langue d’images
Et d’harmonieuses sonorités
C’est de l’eau précieuse
D’une fontaine qui se répand
En terre attendrie
Et quand le griot enchanteur
Des gens justes et simples
Quitte le devant de la scène
Il reste dans l’air recueilli
Une belle histoire d’homme
Qui tout au long du chemin
A ensoleillé son cercle de vies.
« Gérard, sur terre, tu possédais beaucoup de clés
Mais les portes du paradis, à toi, seront grandes ouvertes. »
Comme mon père en son temps.
Mais chut le mystère commence.