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Empreintes du jour
1 mars 2015

Au pays des Roms

roms

 

Au cœur de la cité

Dans un terrain vague

Voué au bitume

Des arbres centenaires

Des fleurs sauvages

Un cercle de caravanes

Et de tentes

D’un autre âge

D’un nouvel âge

Humain

Recyclées Emmaüs

Des indiens dans la ville

Des Roms

Campaient

A la barbe

Des honnêtes gens

Des gens (de) bien

 

En plein air

Ils avaient dressé la table

Allumé le feu

La viande brasillait

Des volutes de fumée

Calumets aromatisés

D’herbes et de paix

S’envolaient vers le ciel

Tourmenté

Un festin se préparait

Le soleil nous couvait

De son gros œil capricieux

Sur des musiques du monde

Sans frontières

Se retroussaient les manches

Se trémoussaient les hanches

Le temps d’une danse

Epanouies

 

Les enfants en espadrilles

Couraient dans les herbes folles

Les femmes étaient belles

Dans leur  robe longue

Et leur coiffe diaprées

Les hommes pantalon plissé

Chemise blanche

Pour nous accueillir

S’étaient mis

Sur leur trente et un

Effiloché

 

Au cocktail dînatoire

Monsieur le Sous- préfet

Etait attendu

On se demandait bien pourquoi

Quarante hères sur une aire

De stationnement

Ne valaient pas le déplacement

D’un dignitaire

D’une république

Qui sans vergogne

Se dénaturait

Un escadron de police

Un jour ou l’autre suffirait           

Pour faire place nette

Et sans bavures

Aux promoteurs ventrus

 

 

Le bel Arno

Fils indigne de son père

Devenu haut commissaire

A la sécurité

Sociale

A l’immigration

Choisie

Balaierait d’un froncement

De sourcils

La vermine venue de l’Est

« Ils n’en mourront pas »

 

Parmi les bannis de la terre

Il y eut les juifs

Il y eut les Roms

Il reste les Roms

Toujours

Pour subir les … pogroms

Au pays des droits de l’homme

 

Bien sûr nous dira-t-on

C’est un peuple de voleurs

Une horde de mendigots

Des barbares en somme

Cessons la déferlante

Pour quelques euros

Qu’ils retournent chez eux

Chez eux ?

 

Mais que ferais-je

Moi le fils de…

Si comme eux j’étais sans toit

Sans vivres sans racines

 Et partout étranger

Irais-je enfant déguenillé

Tendre la main aux carrefours

De l’indifférence

Ou de la haine

Comme le roseau

Me plierai-je à la loi

Du plus fort

Peut-être simplement

Me briserait-on

Comme ces vieux chênes

Dans cette friche

En sursis

 

 

Pour votre sécurité

Il faut du chiffre

Du chiffre mon bon monsieur

C’est mathématique

Laissez-nous opérer

 

 

Soudain le ciel

Eclata en longs sanglots

Leurs yeux brillaient encore

Comme des perles d’eau

Ce n’est rien, chantaient-ils

Après la pluie

Peut-être un jour

Pour notre peuple

En errance

Le beau temps…

Un petit coin de paradis

Sous le ciel d’Europe

Enfin réconcilié

 

Mais dites-moi

Dans l’Histoire

Qui sont les barbares ?

 

 

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